On ne revient jamais au statu quo ante :
Le temps a tout changé et nous voilà hantés
Par un passé qu’on ne rattrapera jamais,
Le temps a effacé nos jolis mois de mai.
Et les cheveux blanchis nous le font bien savoir :
Ce n’est qu’au passé simple qu’on conjugue « avoir »,
Le présent nous présente un autre personnage,
Il crée quelque surprise où alors on surnage.
Et s’amoncelleront en quelques tortillons
Des souvenirs jetés en pâles tourbillons :
On se raccroche à eux comme à une bouée
Qui nous maintient, flottant d’images bafouées.
S’évanouiront mieux bien d’autres souvenirs :
On aura beau tenter de les entretenir,
Ils s’échappent comme par un trou de vidange…
Voici venu le temps de nos grandes vendanges.
La mémoire souffre de ne rien retenir :
Tous les efforts induits pour mieux tout maintenir
Se délitent plus vite au fil de chaque jour :
Un mot est à bannir, c’est celui de « toujours ». (28/05/2019)