ANAPHORE*

L’anaphore c’est comme un phare qui éclaire
La suite d’une phrase censée importante,
Par sa répétition, l’esprit crépusculaire
Tente de ranimer la pensée cahotante.

A s’en servir on croit ainsi qu’on la renforce,
Hollande l’aura fait, on le sait, quinze fois :
C’était pour déguiser le manque de sa force
En lui donnant un semblant de sa grande foi.

Valls s’en sert avec son « réformer, ce n’est pas »,
Mais par la négation, c’est douloureusement
Qu’on devrait pouvoir le suivre sur tous ses pas :
Où veut-il en venir aussi stupidement ?

Et notre bon François donc de réitérer,
Mais le français ici trébuche, incontrôlé :
« C’est pas facile », oui ! Il faut l’améliorer
Quand le « pas » et le « ne » ne sont pas corrélés.

Et l’effet attendu tombe alors tout à plat,
On se lasse vite de toutes ses redites,
L’envolée est rompue par nos pauvres pieds-plats
Vite, fermons le ban ! Car notre messe est dite. (1/10/14)

* cf. Philippe Labro in la newsletter du Point de ce jour